Djihad
Djihad, jihad ou djihâd est un terme arabe et signifiant «exercer une force», «tâcher» ou «combattre». Dans le Coran, l'expression «al-jihad bi anfousikoum» est l'équivalent de l'expression se faire violence ou «al-jihad fi sabil Allah»,.
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Définitions :
- guerre sainte imposée aux musulmans par le Coran, pour combattre les non-musulmans. (source : g.mace.free)
- effort collectif des musulmans qui ont le devoir de lutter - au besoin jusqu'au sacrifice de leur vie - pour la défense de leur religion, de leur personne, de leurs biens et pour la sécurité de leurs frontières. Le Coran n'autorise que la guerre défensive.... (source : lexpress)
- pour les terroristes, il s'agit du combat par les armes au nom de Dieu. Cette interprétation, tombée en désuétude, a été réactualisée... (source : www4.ac-lille)
Djihad, jihad ou djihâd (arabe : jihād, ????, lutte) est un terme arabe et signifiant «exercer une force», «tâcher» ou «combattre». Dans le Coran, l'expression «al-jihad bi anfousikoum» (Lutter contre les penchants de votre âme) est l'équivalent de l'expression se faire violence ou «al-jihad fi sabil Allah» (combat sacré dans le chemin d'Allah) [1], [2].
Le concept du jihad a constamment évolué ce qui empêche toute définition figée au profit de la recherche d'interprétations successives, fréquemment concurrentes parmi les sphères intellectuelles musulmanes[3].
L'islam compte quatre types de jihad : par le cœur, par la langue, par la main et par l'épée. Le jihad par le cœur, aussi appelé «Grand jihad», invite les musulmans à combattre pour se perfectionner ou de perfectionner la société[4], [5]. De nombreux savants musulmans interprètent le jihad comme une lutte dans un sens spirituel. Une minorité de savants sunnites le considèrent comme le sixième pilier de l'islam bien que le jihad n'en ait pas le statut officiel[4]. Dans le chiisme duodécimain, il est reconnu comme une des dix pratiques religieuses du culte.
Le plus connu des sens du jihad est le jihad par l'épée ou «Petit jihad». Il a servi d'argument à différents groupes musulmans à travers l'histoire pour légitimer leurs guerres contre d'autres musulmans ou contre des non-musulmans[6].
Le jihâd majeur
Le jihâd majeur est l'effort que doit faire tout musulman pour lutter contre lui-même, les penchants de son âme[7], contre son égoïsme et ses instincts, contre son orgueil et sa passion de dominer les autres. Le grand jihâd est la lutte intérieure que le musulman mène contre l'envie et la jalousie, le mensonge, l'adoration quelle qu'elle soit, qui l'écartent du chemin de Dieu. On parle aussi de lutte contre les volontés du diable qui tente d'écarter les croyants de leur créateur.
Le jihâd mineur
Le jihâd mineur correspond à la lutte contre les infidèles (kafir). Sayyed Muhammed Musawi interrogé par Tariq Ramadan lors du débat télévisé Jihad in Islam[8] assure que le jihâd mineur concerne seulement une attitude d'auto-défense légitime face à une agression ou d'une attaque contre la foi musulmane. Il faut cependant tenir en compte qu'il fut de nombreuses fois invoqué au cours de l'histoire pour justifier des entreprises de conquête, surtout aux débuts de l'expansion de l'islam du VIIe au VIIIe siècle.
Le jihâd (littéralement «effort») de l'âme contre elle-même et ses défaillances. Cet effort du croyant pour lutter contre les vices du caractère, se double désormais d'un jihâd social. Le combat pour Allah " nom de Dieu en islam", lutter au sein d'une société contre les dérives de l'individu pour l'empêcher de nuire par son comportement visant à déconstruire les valeurs morales d'une société. En ce qui concerne le combat armé, il n'est autorisé que si une agression armée est déclarée envers une nation ou un ensemble d'individus musulmans.
Jihâd mineur et lutte armée
C'est l'unique établi par le fiqh (droit musulman) qui le définit comme un effort et un devoir collectif. La guerre sainte n'a pas été incluse dans les obligations religieuses de l'islam, sauf pour les kharijites qui ont élevé le jihâd au rang de sixième pilier de l'islam. Cependant, le Coran distingue ceux qui le pratiquent de ceux qui s'en abstiennent[9].
Le jihâd mineur peut être mené contre les infidèles (kûffar) ou contre des factions de musulmans reconnus comme opposantes et révoltées[10].
Au cours de l'histoire, ce jihâd s'est exercé à l'encontre de sectes musulmanes tenues pour hérétiques. À l'époque contemporaine, cette raison est utilisée pour les guerres entre l'Iran et l'Irak, ou les conflits entre factions rivales musulmanes en Afghanistan et en Irak (aujourd'hui, entre sunnites et chiites).
Le Coran concernant le jihâd mineur
Ce dernier s'appuie sur des versets du Coran.
Le Coran met aussi en avant de nombreux versets qui prônent le respect des trêves [11] et qui incitent à adopter un comportement'maarouf' (de bienséance) contre toute personne qui n'offense pas l'islam. En effet, ces versets ne sont destinés qu'aux opposants hostiles à cette religion ainsi qu'aux musulmans.
Le jihad mineur est codifié
Ce dernier change du terrorisme islamiste contemporain : le jihâd mineur est clairement codifié par le Coran. De nombreux versets rappellent que la guerre doit être déclarée ou que l'ennemi doit avoir une attitude offensive envers les musulmans et l'islam. Le Coran rappelle aussi que le comportement envers les non-musulmans neutres doit être respectueux et bienséant. L'injonction de tuer les infidèles est seulement liée à ceux qui offensent ou attaquent les musulmans ou ceux contre qui la guerre est clairement déclarée et ouverte. En cas de paix ou de reddition l'islam interdit toute agression en dehors des personnes qui reprennent les armes. Il n'est pas permis de combattre les femmes, les enfants, les vieillards ou tout autre personne non hostile.
Ainsi, il faut toujours avoir à l'esprit le contexte des versets qui se recoupent : tels les versets IX, 5 et IX, 6 : il y a certes injonction à tuer les associateurs (IX, 5) mais par conséquent qu'ils demandent asile ou refusent de combattre, il n'est plus permis de les combattre d'autant plus que le verset X, 99, rappelle que la foi est une question intérieure contre laquelle les armes ne peuvent rien (Coran X, 98-99) :
«Si ton Seigneur l'avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ?»
Les règles du combat lors du jihâd
Hisham Kabbani explique dans son ouvrage, Le concept de jihad en Islam[12], quelles sont les règles que les musulmans doivent suivre lors d'un jihad de l'épée :
- Les prisonniers de guerre : «Le traitement des prisonniers par le Prophète retient spécifiquement notre attention. Selon le Coran, la nourriture du prisonnier est gratuite : elle incombe au gouvernement musulman : (Cor. LXXVI : 8) … Les chroniqueurs précisent que les prisonniers recevaient la même nourriture que ceux qui les avaient capturés. Certains (…) donnaient leur pain aux prisonniers et se contentaient de dattes. Le Prophète donnait même des vêtements aux prisonniers, s'ils en avaient besoin, comme le rapportent les récits de Badr et Hunayn. On soulageait leurs souffrances[13] ; ils avaient la faculté de rédiger un testament pour léguer ce qu'ils possédaient dans leur pays [14]. L'islam ne permet pas de punir les prisonniers pour leurs actes de belligérance normale : «Dans les souffrances d'ici-bas, les musulmans et les polythéistes se trouvent à égalité», répètent toujours les juristes musulmans. Les Compagnons du Prophète étaient unanimes à penser qu'un prisonnier de guerre ne peut être puni de mort [15]. Les crimes de guerre, les crimes civils commis contre des sujets musulmans n'entrent bien entendu pas en question. Selon le Qur'an, le traitement des prisonniers comporte ou bien la libération gratuite ou bien une rançon, qui peut se régler même par un échange : (Cor. XLVII : 5). Il y a dans la vie de Mahomet de nombreux exemples de ces différents traitements. Dont l'esclavage…»[16]
- L'interdiction de tuer les non-combattants. L'islam interdit strictement de tuer ceux qui ne font pas partie de l'armée : en effet, dans le Sahih-i Muslim (Kitab-i Jihad was-siyar) [17], chez Sarakhsi (kitab al-Mabsut, siyar al-Kebir), etc., Mahomet interdit strictement de tuer les vieux, les femmes et les enfants ne portant pas d'arme. Seuls les dégâts collatéraux involontaires sont tolérés dans le Sahih-i Muslim[18] (ouvrage de base de l'Islam). Mahomet envoya le message suivant à ces chefs militaires qui commençaient le Jihād contre les agressions hostiles et pour défendre les territoires musulmans :
«Avancez au nom de Dieu, avec Dieu, sur le chemin du Messager de Dieu. Cela veut dire, ne tuez pas les personnes âgées, les nourrissons ou les enfants et les femmes. Ne dépassez pas les limites appropriées. Rassemblez vos butins et faites la paix et faites le bien. Car Dieu aime les bienfaisants[19].»
- L'interdiction de bruler l'ennemi[20]. Il est interdit de brûler l'ennemi avec le feu car Mahomet a dit, «Tuez [l'ennemi], mais ne le brûlez pas. Car personne ne punit avec le feu excepté le Seigneur du Feu».
- L'interdiction de mutiler les corps[21].
- L'interdiction du pillage[22]. C'est-à-dire des actes de vandalisme (vols, destruction des biens, etc. ) et de violence (violence physique, viol, etc. ) envers les civils. Cependant, la prise des butins de guerre étaient pratiquée après les guerres contre ceux des adversaires qui ont participé à la guerre, en dédommagement aux dégâts génèrés par la guerre[23].
Les conditions où le combat armé est obligatoire
Les conditions nécessaires pour que le djihad armé devienne une obligation pour chaque musulman (Fard Ayn) sont :
- Lorsque les non-musulmans entrent ou envahissent une terre musulmane.
- Lorsque les lignes de bataille commencent à se rapprocher.
- Lorsque l'imam nomme une personne ou un peuple pour se lancer au combat.
- Lorsque les non-musulmans capturent et emprisonnent un groupe de musulmans.
Dans Hashiyah Ad-Dussuqi (2/174), il est énoncé : "le jihâd devient Fard Ayn lorsque l'ennemi attaque en surprise. " En outre, Ad-Dussuqi a dit : "partout où ceci se produit, le jihâd y devient immédiatement Fard Ayn pour n'importe qui, même les femmes, les esclaves et les enfants, et ils se lancent au combat même si leurs gardiens, maris, chefs ou maîtres les interdisent. "
Plusieurs interprétations du jihâd
Les quatorze catégories de jihâd selon Ibn Al-Qayyim
Les savants islamiques du temps de Mahomet jusqu'à actuellement ont classé le Jihād dans quatorze catégories. Une analyse approfondie de ces catégories est présentée dans le livre Zād al-Ma‘ād, par Ibn Qayyim al-Jawzīyyah. Selon lui, les catégories du Jihād sont :
- Le jihad contre les hypocrites
- Le jihad contre les non-croyants
- Le Jihad contre le diable
- Lutter contre lui en rejetant les faux désirs et les doutes infondés qu'il fait naître chez le serviteur.
- Lutter contre lui en rejetant les passions corrompues et les désirs qu'il fait naître chez le serviteur.
- Le Jihad du moi intérieur
- Lutter pour trouver la guidance et pour apprendre la religion de la vérité, en l'absence desquelles il n'y a pas de bonheur dans cette vie et dans l'autre.
- Lutter pour agir en conséquence après l'avoir apprise, car la qualité de la connaissance sans action, même s'il n'y a pas de mal, n'apporte pas de bénéfice.
- Lutter pour appeler à Dieu et enseigner la religion à quelqu'un qui ne la connaît pas.
- Lutter pour être patient dans le désir d'appeler à Dieu et rester patient peu importe les obstacles par amour pour Dieu.
Les catégories de jihâd selon Ibn Rushd (Averroès)
Dans son ouvrage intitulé Muqaddimah, Ibn Rushd[26] classe le Jihād dans quatre catégories :
- Le Jihād du cœur[24]
- Le Jihād de la langue[24]
- Le Jihād de la main[24]
- Le Jihād de l'épée[24].
- Le Jihad du cœur : la lutte contre le moi intérieur.
Le Jihād du cœur est la lutte de l'individu contre ses désirs, ses passions, ses idées fausses et ses compréhensions erronées. Cela inclus la lutte visant à purifier le cœur, à corriger ses propres actes ainsi qu'à réaliser les droits et les responsabilités de l'ensemble des êtres humains.
- Le Jihād de la langue : l'éducation et les conseils.
Ibn Rushd définit le Jihād de la langue ainsi :
- «Prescrire un bon comportement et interdire le mal, comme le type de Jihād que Dieu nous a ordonné d'accomplir contre les hypocrites dans Ses Paroles, “O Prophète! Lutte contre les mécréants et les hypocrites” [9 :73].
Le prophète s'est engagé dans ce Jihād, luttant pour enseigner à son peuple. Cela veut dire, parler de sa cause et de sa religion. Dieu a révélé en premier lieu : Lis, au nom de ton Seigneur! [96 :1] Ainsi, le premier aspect du Jihād de l'Éducation et des Conseils est la lecture. La lecture vient de la langue. "O Prophète! Lutte [jāhid] contre les mécréants et les hypocrites, et sois rude avec eux. [9 :73]»
- Le Jihad de la main : bâtit et développer la société civile.
Le jihād de la main implique la lutte pour la construction de la nation à travers le développement matériel et le progrès mais aussi la construction d'une société civile, l'acquisition et le perfectionnement de la technologie et de la société généralement. Ce type de jihād inclus aussi les découvertes scientifiques, la construction de cliniques et d'hôpitaux, le développement de la communication et de l'ensemble des infrastructures principales à l'évolution de la société y compris l'éducation. Construire veut dire aussi créer des opportunités pour les pauvres par l'instauration de programmes économiques et l'autonomie.
Un autre aspect de jihād de la main est l'écriture, il est écrit dans le Coran : «Qui a enseigné par le calame, a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. » [96 :4-5] L'usage de l'ordinateur et de l'ensemble des formes de publication font partie de l'écriture.
- Le jihad de l'épée : la guerre.
Le jihād de la main implique la lutte avec l'épée (Jihādun bis-sayf). L'individu lutte contre celui qui attaque.
Les batailles de Mahomet
Les biographies de Mahomet, telles que celles d'ibn Hicham ou d'ibn Ishaaq, citent toujours les raisons de l'ensemble des batailles de Mahomet. L'ensemble des batailles sont défensives. Les Juifs, chrétiens, et après Mahomet, du temps de ses successeurs directs, les hindouistes et zoroastriens ont bénéficié d'un statut spécial pour pratiquer leurs cultes comme le souligne le Professeur M. Hamidullah dans son ouvrage intitulé "Le Prophète de l'islam, Sa vie, Son œuvre" [27]. Les interprétations jihadistes (expansionnistes) du Coran sont pour ces raisons sujettes à controverses. Le Coran interdit textuellement de détruire les synagogues, églises et mosquées (Coran, Le pèlerinage, XXII ; 39-40) :
«Si Dieu ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, mais aussi les églises, les synagogues et les mosquées où le nom de Dieu est énormément invoqué. Dieu soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Dieu est assurément Fort et Puissant. »
Le Dr. Youssef al-Qardawi dit : «Le Jihad sur le sentier d'Allah sert seulement à la défense de la terre, de l'honneur et des choses sacrées… Ici, nous adoptons ce qu'ont adopté les savants musulmans de cette époque : cheikh Abu Zuhra, cheikh Rachîd Ridâ, cheikh Chaltut, cheikh Abdallah Darâz, cheikh Al-Ghazâli : tous sont d'avis que le Jihad en Islam sert seulement à la défense de la religion, de l'État, des choses sacrées, de la terre, de l'honneur…et ne sert pas à la conquête du monde comme le décrivent certains[28]».
Cependant, le Coran comprend plusieurs passages dictant la violence envers les polythéistes de l'Arabie dont les exégètes ont localisé les circonstances de révélations propres à l'époque ainsi qu'à certaines des batailles de Mahomet avec Quraïche, voici quelques exemples :
«expl. 1. (Sourate 8, verset 39) : Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils œuvrent. [29]»
- Révélé contre Quraïche et la Mecque «suite à leurs maltraitances envers les convertis musulmans qui ont dû s'exiler jusqu'en Abyssinie», selon Tabari (839-923), selon Urwah ibn Zubayr (en) (m. 713) [30]. Comme en témoignent, en effet, les versets précédants et suivants selon Kazimirski par exemple[31], de même pour la citation infra (Sourate 8, versets 59-60). Les musulmans les plus faibles demeuraient à la Mecque dans des conditions particulièrement complexes car ils reffusaient de revenir aux croyances de leurs ancêtres, et n'avaient pas les moyens d'émigrer[32].
«expl. 2. (Sourate 8 versets 59 et 60) : Que les mécréants ne pensent pas qu'ils Nous ont échappé. Non, ils ne pourront jamais Nous empêcher (de les rattraper à n'importe quel moment).» ; «Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d'effrayer l'ennemi d'Allah et le vôtre, et d'autres toujours que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais qu'Allah connaît. Et tout ce que vous dépensez dans le sentier d'Allah vous sera remboursé pleinement et vous ne serez point lésés. [29]»
- L'historien médiéval Tabari rapporte que le fait de se surarmer avait pour but de dissuader l'ennemi de s'attaquer aux musulmans. Les ennemis qui sont évoqués au verset 59 sont toujours les habitants de la Mecque qui ont poussé les musulmans à fuire en Abyssinie et vers Médine[33]. A considérer avec les versets précédants, voir remarque plus haut, même sourate, même contexte.
«expl. 3. (Sourate 47, verset 4) : Quand vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, lorsque vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Par la suite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c'est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d'Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions. [34]»
- Tabari rapporte selon Qatada ibn al-Nu'man (en) (m. 742 ou 749) que ce verset aura été révélé à Mahomet lors de la Bataille de Uhud dans le campement musulman, «pour que les musulmans ne faiblissent pas et arrêtent de se faire massacrer», il vise par conséquent les adversaires présents à Uhud au moment de la bataille[35]. Comme signalé par Mohammed Arkoun en note de bas de page de la traduction du Coran de Albert Kazimirski de Biberstein pour ce verset[36].
Le problème du terrorisme
De nombreux colloques se sont tenus en Égypte, en Arabie saoudite et ailleurs, qui condamnent les attentats suicides, l'agression physique des personnes civiles et les attentats du 11 septembre, du 11 mars, de Riyad, du 7 juillet etc [37], [38], [39], [40]. Les intellectuels, hommes politiques et religieux du monde arabo-musulman ont élaboré et 57 états ont cosigné une Convention arabe pour la lutte contre le terrorisme «Conformément aux hauts principes moraux et religieux, surtout les règles de la charria islamique ainsi qu'au patrimoine humanitaire de la nation arabe qui réprouve toute forme de violence et de terrorisme»[41].
La notion de martyre est aussi ancienne que l'apparition de l'islam, cependant les attentats suicides sont apparus et ont pénétré dans le monde musulman le siècle dernier[42] et sont sévèrement condamnées par les autorités de l'islam[43]. Les bases islamiques sur lesquelles s'appuient les oulémas sont essentiellement[37] :
- l'interdiction de tuer des innocents (femmes, enfants, vieillards, personnes non hostiles... ) ; [44] (Cor. V, la Table servie : 31-32) : «Tuer une seule personne (innocente) est comme tuer toute l'humanité».
- l'interdiction de provoquer le chaos (al-fitna) [45] (Cor. II, La vache : 190-191) : «Le chaos (fitna) est pire que la guerre. Tant qu'eux ne vous combattront pas dans l'enceinte sacrée, ne leur livrez pas la guerre. Si eux vous déclarent la guerre alors tuez-les. Voilà la fin des infidèles».
- le suicide, clairement condamné dans le Coran [46] (Cor. IV, Les femmes : 28-29) : «ne vous donnez pas la mort».
Théologiens de la doctrine du jihâd
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Bibliographie
- Alfred Morabia, Le Gihad dans l'Islam médiéval, éd. Albin Michel, Oct 1993, (ISBN 2-226-06595-4) .
- Michæl Bonner, Le Jihad, Origines, Combats, interprétations, éd. Téraèdre, 2005, recension en ligne
- Jean Flori,
- Guerre sainte, jihad, croisade. Violence et religion dans le christianisme et l'islam, éd. du Seuil/Point Histoire, 2002, (ISBN 2-02-051632-2)
- L'islam et la fin des Temps. L'interprétation prophétique des invasions musulmanes dans la chrétienté médiévale, éd. Seuil, 2007, (ISBN 978-2-286-02979-1)
- Jürgen Elsässer, Comment le jihad est arrivé en Europe, éd. Xenia, 2006, (ISBN 2888920042)
- (en) Rudolph Peters, Jihad in Mediæval and Modern Islam, éd. Brill, 1977, (ISBN 9004048545)
- (en) Andrew G. Bostom, The Legacy of Djihad, éd. Prometheus Books, 2005, (ISBN 1591023076)
Littérature confessionnelle
- Cheikh Hisham Kabbani, Le concept de Jihad en Islam, série réfutation des idées salafis vol. 3, éd. ISCA (ISBN 1-930409-46-X)
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Josef W. Meri, Medieval Islamic Civilization : An Encyclopedia, éd. Routledge, 2005, ISBN 0-415-96690-6, Jihad, p. 419.
- ↑ Il y a en tout 275 versets du Coran parmi les 6236 versets qui parlent directement ou indirectement de la guerre, essentiellement sous l'appelation de Qitâl signifiant guerre en arabe. Le mot jihad est , lui, employé 33 fois, sous différentes formes -verbe etc. - dans le Coran. Le Coran contient en tout 77389 mots en arabe. Un passage du Coran fait usage du mot jihad avant que la guerre n'existait, dès la période Mecquoise... (Cor. XXV, al Furqân : 55) : "N'obéis par conséquent pas aux infidèles et fait leur avec ceci - Le Coran- un grand djihad. ". (Mevlüt özcan, Din görevlisinin el kitabı, Sabır yayınları, İstanbul, 2005. ISBN : 975-92209-5-4.762 pages : p. 515 et suivantes.
- ↑ Antoine Borrut, «Michæl Bonner, Le Jihad. Origines, interprétations, combats», in Archives de sciences sociales des religions, n°140, 2007, article en ligne
- John Esposito, Islam : The Straight Path, 2005, p. 93.
- ↑ Stephen Humphreys Between Memory and Desire, University of California Press, 2005 ISBN 0-520-24691-8, pg 174-176.
- ↑ (en) Wendy Doniger, Merriam-Webster, Inc, Merriam-Webster's Encyclopedia of World Religions : An A-Z Guide to the World's Religions, Merriam-Webster, 1999, 1181 p. (ISBN 0877790442) , p. 571
- ↑ Jihâd. Un combat contre quel adversaire ? : Discours de violence au nom de la foi = Jihad. A struggle against whom ? : Dicourses of violence faith-based.
- ↑ http ://www. tariqramadan. com/spip. php?article10418
- ↑ Bellinger, op. cit.,
«Il n'en est pas de même pour ceux d'entre les croyants qui restent assis [chez eux] sans y être contraints, et pour ceux qui vont faire la guerre sainte [exposant leurs biens et leurs personnes] et Allah les a positionnés de plusieurs degrés au-dessus de ceux qui demeurent assis.»
- ↑ Gerhard J. Bellinger, Encyclopédie des religions, éd. le Livre de poche, Paris, 2000, (ISBN 2253131113)
- ↑ L'un des plus explicites est le verset ; (Cor. VIII, L'objectifin : 61).
- ↑ Le concept de jihad en Islam, p. 64, ISCA, ISBN 1-930409-46-X
- ↑ Tabarî (m. 310), Tarih ar-Rusûl w'al Mulûk, Leyde, 1897. TomeI, 1341
- ↑ Sarakhsi, Charh Siyar Kabir, IV, 225
- ↑ ibn Ruchd, Bidâyah, I, 351 (éd. Égypte)
- ↑ Le Prophète de l'islam, sa vie son œuvre, 2 tomes ; TomeII § 1711)
- ↑ (ar) / (en) Kitabi Jihâd was-Siyar, n°4319-4320 de Sahih Muslim
- ↑ (ar) / (en) Kitabi Jihâd was-Siyar, n°4321 de Sahih Muslim
- ↑ Commandements de Mahomet à une expédition militaire, Sunan-i abû Dawûd, rapporté selon Anas ibn Mâlik. ).
- ↑ (ar) / (en) Jâmi'us-Sahîh al Bukhârî Hadith n°57
- ↑ (ar) / (en) Mezâlim Jâmi'us-Sahîh, al-Bukhârî. Hadith n°654
- ↑ (ar) / (en) Kitabi Jihâd was-Siyar, n°4297 de Sahih Muslim
- ↑ Les traités internationaux organisent désormais des dédommagement matériels par d'autres voies, et des conventions de Genève déterminent les limites tolérables des actes de guerres.
- Muslim, «Kitâbul imân de Sahîh-i Muslim, hadith n°0081»
- (ar) Qurtubî, «Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân»
- ↑ Ibn Rushd (connu en Occident sous le nom d'Averroès), Muqaddimah, p. 259
- ↑ "Le Prophète de l'Islam, Sa vie, Son œuvre" (en 2 tomes, Éditions Association des Étudiants Islamiques en France, ASIN 2711681017)
- ↑ L'Islam et l'Occident p. 19.
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- ↑ Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayınevi : 4/218-219
- ↑ Kazimirski, Le Coran ; éditions Garnier Flammarion, 1970, 508 pages. (ISBN : 2-08-070237-8). pp. 152-154.
- ↑ Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, pp. 287-288.
- ↑ Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayınevi : 4/236-237
- ↑ http ://islamfrance. free. fr/doc/coran/sourate/47. html
- ↑ Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayınevi : 7/428-431
- ↑ Kazimirski, Le Coran ; éditions Garnier Flammarion, 1970, 508 pages. (ISBN : 2-08-070237-8). p. 393.
- Cheikh Muhammad ibn Hussayn (Chargé de mettre par écrit et publier les décisions prises par le Comité des Grands Savants, ou alors liste plus loin), Que disent les savants de l'islam sur le Terrorisme ?, éditions Anas 2004 ISBN 9960365603. 128 pages. Ouvrage dédié, 11 Septembre p. 100 et svt. Riyadh p. 42 et svt., etc. Liste des membre du Comité des Grands Savants : Chaykh Abdul-Aziz ibn Abdullah ibn Bâz, Abdul-Aziz ibn Abdullah ibn Muhammad Âl Chaykh, Sâlih ibn Muhammad al-Luhaydan, Abdullah ibn Sulayman al-Mani, Abdullah ibn Abdur-Rahman Al-Ghudayyan, Dr. Sâlih ibn Fawzân ibn Abdullah Al-Fawzân, Hasan ibn Ja'far al-Atmi, Muhammad ibn Abdullah As-Subayl, Dr. Abdullah ibn Muhammad ibn Ibrahim Al-Chaykh (Ministre de la Justice d'Arabie Saoudite), Muhammad ibn Sulayman Al-Badr, Dr. Abdullah ibn Abdel-Muhsin al-Turki, Muhammad ibn Zayd Âl Sulayman, Dr. Abdul-Wahhâb ibn Ibrahîm Abû Sulaymân, Dr. Sâlih ibn Abdullah ibn Khumayd, Dr. Ahmad ibn Alî Sayr Al-Mubaraki, Dr. Abdullah Ali Ar-Rukban, Dr. Abdullah ibn Muhammad Al-Mutlaq, Abdul Aziz ibn Sâlih, Abdur-Razzak Al-Âfifi, Muhammad ibn Ibrahim Jubayr, Sulayman ibn Ubayd, Rachid ibn Salih ibn Khunayn, Abdulmajid Hassan, Salih ibn Ali Al-Ghassun, Adullah ibn Abdur-Rahman al-Ghudayyan, Salih ibn Muhammad al-Luhaydan, Muhammad ibn Salih Al-Uthaymin, Abdullah ibn Abdul-Rahman Al-Bassam, Nasir ibn Hammad al-Rachid, Abdur-Rahman ibn Hamzah al-Marqûqî, Salih ibn Abdul Rahman Al-Atram etc.
- ↑ Maroc : les oulémas veulent participer à la lutte contre le terrorisme
- ↑ Convention arabe pour la lutte contre le terrorisme
- ↑ Déclaration du Caire sur les droits de l'homme en Islam.
- ↑ Convention arabe pour la lutte contre le terrorisme
- ↑ Navid Kermani, Dynamit des Geistes : Martyrium, Islam und Nihilismus (Taschenbuch) Göttingen, Wallstein, 2002. Ourage entièrement dédié à la question des attentas suicides, Introduction, pages 1 et suivantes.
- ↑ Que disent les savants de l'islam sur le Terrorisme ?, Le Comité des Grands Savants d'Arabie Saoudite, éditions Anas 2004 ISBN 9960365603. 128 pages, ouvrage entièrement dédiée à la question, intro pages 1-5.
- ↑ (ar) Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî
- ↑ (ar) Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî
- ↑ (ar) Jâmi'ul Ahkâm'il Qur'ân, Qurtubî
Lien externe
- http ://site. voila. fr/salafiya/terrononislam. pdf
- Jihad in Islam, entretien en anglais entre surtout Tariq Ramadan et Sayyed Muhammed Musawi.
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