Opération Infinite Reach

L'opération Illimitéte Reach est le nom de code d'une campagne de bombardements américaines contre des bases terroristes en Afghanistan, et une usine pharmaceutique au Soudan le 20 août 1998.



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L'opération Illimitéte Reach est le nom de code d'une campagne de bombardements américaines contre des bases terroristes en Afghanistan, et une usine pharmaceutique au Soudan le 20 août 1998. Ces attaques vinrent en réponse aux attentats des ambassades américaines en Afrique qui firent 224 morts (dont 12 américains) et plus de 5 000 blessés.

Bombardement d'Al-Shifa et controverse

Des missiles de croisières furent lancés depuis des navires de guerre américains situés dans la mer Rouge. Plusieurs touchèrent l'usine pharmaceutique d'Al-Shifa, que les États-Unis accusaient d'aider Oussama Ben Laden, le cerveau des attentats des ambassades, à se procurer des armes chimiques. Un homme mourut et 10 autres furent blessés dans l'attaque.

Puis, le membre du Conseil de sécurité nationale Richard Clarke déclara que des preuves existantes liaient Oussama Ben Laden aux opérateurs d'Al-Shifa, à savoir des experts irakiens du gaz innervant et le Front national islamique au Soudan. Le gouvernement du Soudan demanda ensuite des excuses à l'administration Clinton, puis Bush, sans qu'une seule ne réagisse, le renseignement américain croyant apparemment toujours que l'usine avait des liens avec des armes chimiques.

Selon un témoignage de William Cohen, «... la communauté du renseignement américaine obtint des preuves matérielles de l'extérieur du complexe d'Al-Shifa au Soudan, qui confirmaient des craintes de longue date, sur son rôle potentiel dans la production d'armes chimiques qui pourraient être utilisées par al-Qæda»[1].

Des officiels reconnurent cependant plus tard «que les preuves que porta le président Clinton pour ordonner les frappes de missiles sur le complexe de Shifa n'étaient pas aussi solides que ce qui avait été annoncé. En réalité, des officiels dirent plus tard qu'il n'y avait aucune preuve que le complexe fabriquait ou stockait du gaz innervant, comme originellement suspecté par les Américains, ou qui menait à Oussama Ben Laden, qui fut résident de Khartoum dans les années 1990»"[2].

Malheureusement, l'usine était la source première de médicaments au Soudan, couvrant la majorité du marché soudanais. Werner Daum, ambassadeur allemand au Soudan de 1996 à 2000 écrivit un article dans lequel il estima que l'attaque «provoqua certainement des dizaines de milliers de morts» civils soudanais [3]. Le Bureau du renseignement et de la recherche écrivit un rapport en 1999 mettant en question l'attaque de l'usine, suggérant que les connections avec Oussama Ben Laden n'étaient pas confirmées[4].

Attaques des camps en Afghanistan

Environs 75 missiles de croisière tirés des bâtiments de l'US Navy touchèrent 4 camps d'entraînement en Afghanistan, aux alentours de Khost et Jalalabad : trois camps dans la zone de Jarawah près de Khost, dont un, El Farouq, entraînant essentiellement des arabes afghans[5], et le camp Al Badr à une quinzaine de kilomètres à l'ouest dans lequel s'entraînaient aussi des arabes afghans et qui était dirigé par Oussama Ben Laden[6]. Le camp de Khost, Zawhar Kili, était probablement la scène d'une réunion entre «hauts responsables des miliciens islamistes et des groupes terroristes liés à Ben Laden» et était vu par le renseignement pakistanais comme un sommet organisé par Ben Laden[7]. Cependant, le fait que Ben Laden y participe était incertain, mais l'attaque fut partiellement conduite dans l'espoir qu'il y participe et qu'il y soit tué[8]. Après l'attaque, la CIA apprit que Ben Laden était présent à Zawhar Kili, mais qu'il avait quitté la réunion quelques heures avant que les missiles ne touchent leur cible[9].

Selon un journaliste pakistanais Ahmed Rashid, le camp Al Badr contrôlé par Ben Laden et dirigé par le groupe pakistanais Harkat-ul-Mujahideen [10] était la cible principale. Cependant, Harkat-ul-Mujahideen s'y entraînait pour combattre les forces armées indiennes au Jammu-et-Cachemire, et non les troupes américaines[11]. Selon Rashid, 20 Afghans, 7 Pakistanais, 3 Yéménites, 2 Égyptiens, 1 Saoudien et 1 Turc furent tués. Cinq des Pakistanais étaient des officiers de l'Inter-Services Intelligence en mission d'instruction[12]. Ces pertes humaines assez faibles sont dues au fait que les missiles tirés étaient armés d'ogives unitaires anti-structurelles, et non de sous-munitions anti-personnel plus adaptées à ce type de missions, les navires n'ayant pas eu le temps d'ètre réarmés avant la date de l´opération[13].

Le président des États-Unis Bill Clinton annonça les attaques à la télévision, déclarant que le camp de Khost était «une des bases terroristes les plus actives dans le monde», [14] ajoutant qu'il «veut que le monde comprenne que nos actions actuellement n'était pas dirigées contre l'islam» qu'il qualifia de «grande religion»[15].

Plusieurs cependant, y compris Ben Laden, y virent un moyen de détourner l'attention du scandale Monica Lewinsky. Le 17 août, 3 jours avant les frappes de missiles, Clinton admit dans un discours présidentiel à la nation[16] qu'il avait eu une relation inappropriée avec la stagiaire de la Maison Blanche Monica Lewinsky. Un motif additionnel pour les frappes pouvait être de communiquer une sorte d'avertissement indirect à l'attention de l'Inde et du Pakistan, dans l'espoir de décourager ces deux pays de leurs nouvelles politiques nucléaires, auxquelles s'opposaient nombre de pays occidentaux.

Réactions

Flag of Taliban.svg En Afghanistan, les Taliban dénoncèrent le bombardement comme dirigé contre le peuple afghan. Le mouvement nia les accusations de havre de paix pour Ben Laden et déclara que le raid ne fit que des victimes civiles.

Flag of Sudan.svg Des milliers de manifestants parcoururent les rues de Khartoum[17]. Le Ministre de l'Information du Soudan condamna brutalement l'attaque et traita Bill Clinton de "menteur" à "100 maitresses"[18]. Le président du Soudan Omar al-Bashir dirigea un rally anti-américain et averti que son pays "se réservait le droit de répondre de l'attaque américaine par l'ensemble des mesures nécessaires. " [19]

Flag of Jihad.svg Oussama Ben Laden s'engagea à attaquer les États-Unis à nouveau. Ayman al-Zawahiri téléphona à un reporter de Newsweek, déclarant que «La guerre venait juste de commencer; les américains doivent désormais attendre la réponse». [20]

Harakat flag.png Le groupe islamique pakistanais Harkat-ul-Mujahideen menaça aussi de répliquer, déclarant "Les Américains et les juifs doivent désormais se préparer pour leur destruction. Tout [... ] Musulmans du monde... ont désormais déclarés qu'ils mèneront une guerre sainte contre l'Amérique. "

Flag of the United Nations.svg Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan déclara être «concerné par ces développement, et attendre de futurs détails».

Flag of Australia.svg Le premier ministre australien John Howard déclara que les États-Unis avaient le droit de répondre aux attaques de leurs ambassades en Afrique. [19]

Flag of the United Kingdom.svg Le premier ministre britannique Tony Blair déclara qu'il supportais "résolument" les frappes américaines. [19]

Flag of Chechen Republic of Ichkeria.svg Le vice président de la Tchétchénie Vakha Arsonov déclara que par l'attaque du Soudan et du Pakistan, les États-Unis ont lancés une «troisième guerre mondiale non déclarée», menaçant d'attaquer les américains partout dans le monde, et que Clinton avait été mis sur la liste des "personnes recherchés" pour crime contre le peuple islamique et qu'il serait jugé selon les lois de la Charia. [21]

Cuba Cuba déclara que «le président Clinton a ignoré la souveraineté du Soudan et de l'Afghanistan et a lancé un bombardement théâtral afin d'éclipser son récent scandale sexuel».

Flag of Germany.svg Le chancelier allemand Helmut Kohl déclara que son gouvernement supportait les frappes américaines.

Flag of Iraq, 1991-2004.svg L'Irak déclara être «prêt à coopérer avec chaque pays arabe ou international pour confronter la politique hostile des États-Unis».

Flag of Israel.svg Le premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahu dit qu'il «accueillait favorablement la décision américaine de frapper des cibles terroristes au Soudan et en Afghanistan».

Flag of Libya.svg Le chef de l'État Libyen Mouammar Kadafi fit part de son soutien dans les efforts du Soudan «dans leur combat contre cette agression» et mena une manifestation anti-américaine à Tripoli.

Flag of Pakistan.svg Le Pakistan dénonça les frappes américaines comme une violation de l'intégrité territoriale de deux pays islamistes.

Flag of Russia.svg Le président russe Boris Eltsine condamna les actions américaines comme "déshonorables" et déclara que Washington «aurait dû mener les négociations à leur terme», mais son porte-parole Sergei Yastrzhembsky déclara que «la Russie et les États-Unis sont dans le même bateau en tout ce qui concerne le combat contre le terrorisme mondial».

Afrique du Sud «En représailles», un groupe appelé Musulmans contre l'oppression globale fit exploser une bombe au restaurant Planet Hollywood au Cap, en Afrique du Sud le 25 août, tuant 2 personnes et en blessant 26. [22]

Notes et références

  1. Statement of William S. Cohen (Page 9 of PDF)
  2. Look at the Place! Sudan Says, 'Say Sorry, 'but U. S. Won't, The New York Times, 2005/10/20
  3. Universalism and the West
  4. To Bomb Sudan Plant, or Not : A Year Later, Debates Rankle
  5. Ce terme sert à désigner les combattants étrangers, fréquemment d'origine arabe, qui s'entraînent ou combattent en Afghanistan dans les rangs Talibans ou d'Al-Quæda.
  6. New York Times, 27 août 1998, p. A8
  7. Steve Coll (2005) Ghost Wars (paperback ed. ) 409-10. Penguin : ISBN 0-14-303466-9.
  8. Coll, 410.
  9. Coll, 411.
  10. http ://www. fas. org/irp/world/para/hua. htm Harakat ul-Ansar (HUA)
  11. Rashid, Taliban (2000), p. 134)
  12. (fr) Le grand jeu de l'Inter-Services Intelligence, le service de renseignements pakistanais (3), Philippe Raggi
  13. Air et Cosmos, 1998
  14. New York Times, 22 août 1998, p. A10
  15. New York Times, 21 août 1998, p. A8
  16. nationally televised presidential address
  17. Thousands stage anti-U. S. protest in Sudan, CNN, August 22, 1998
  18. New York Times August 21, 1998, p. A13
  19. Muslims, Yeltsin denounce attack, CNN, 21 août 1998
  20. Lawrence Wright, The Looming Tower (2005), page 323. Vintage Books : ISBN 978-1-4000-3084-2
  21. Chechnya declares war on USA, PTI, 23 août 1998
  22. Explosion rips through Planet Hollywood in South Africa, CNN, 25 août 1998

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